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6 juillet 2012

India - Mathura (9-12/03/2011)

Krishna, Krishna, Krishna ! Hare Hare Hare !
Ça vous dit quelque chose ?
Jeunes hommes au crane rasé à l'exception d'une touffe de cheveux à l'arrière du crane, dansant, tapant un tambour et chantant comme des illuminés, ça vous parle ?
Si en France, l'image rappelle celle d'une secte, en Inde, elle a tout de sacrée.
Car Krishna est l'une des plus importantes incarnation de Vishnu, l'un des membres de la trinité hindoue dont la somme n'est rien de moins que... Dieu.
Côté humain, c'est aussi un des dieux ou demi-dieux ayant le quota sympathie le plus fort. Krishna incarne en effet la joie de vivre, l'humour, la rigolade, l'espièglerie, l'amusement, la coquinerie... enfin tout ce qui peut rendre plaisant notre passage sur terre...
En fait, cette légèreté est associée principalement à son adolescence, sa vie d'adulte étant d'avantage glorifiée pour sa sagesse. Mais c'est justement la première partie de sa vie qui nous intéresse ici.
Il l'a passa à Mathura, non loin de l'actuelle New Delhi.
Un peu comme Jésus avec Hérode plus tard, Krishna était recherché avant sa naissance par un méchant puissant pour être éliminé, mais tout comme le héros du nouveau testament, il verra finalement le jour grâce à un subterfuge familial. A part un ou deux accidents, il passera une enfance et surtout une adolescence très heureuse où son loisir favori était d'aller draguer les filles des vachers, les Gopis, en leur jouant de la flute et en leur faisant des blagues.
Comme il était cool et plutôt beau gosse (malgré ou grâce à sa peau bleu foncé), elles étaient toutes amoureuses de lui. Et même s'il savait toutes les contenter, il avait quand même un faible particulier pour Radha. Ce qui fait que l'image de Radha et Krishna incarne aujourd'hui en Inde le paroxysme du romantisme et de l'amour galant.
Bien sûr, on pourrait rétorquer que cela n'a rien de très moral d'aller gambader avec toutes les filles du coin, d'autant plus que la plupart étaient mariées... mais c'est là qu'intervient la magie des images de l'hindouisme. Krishna est le divin et Radha est la ferveur humaine pour le sacré. Penser à l'amour de l'un pour l'autre c'est se faire une idée de ce qui uni l'humanité à la spiritualité.
Il n'empêche que pour beaucoup d'Indiens c'est l'illustration un peu niaise du couple idéale qui prime au delà du message profond. Ainsi soit-il et c'est cette vision qui est célébrée en grande pompe à la fin du mois de mars, principalement dans le nord de l'Inde et d'avantage encore à Mathura durant Holi, la fête des couleurs.
Ayant lieu à l'arrivée du printemps, Holi est l'hymne à l'amour et à l'éclosion des couleurs chatoyantes ! « Joyeux Holi ! » se dit-on en s'envoyant une belle poignée de poudre pigmentée dans la figure !
En parallèle du rapprochement de la célébration des couleurs de la nature revenues après l'hiver, existe une légende associée au jeune Krishna:
Jaloux du joli teint pâle de Radha, Krishna serait venu se plaindre à sa mère adoptive, Yashoda, de sa trop obscure couleur. Celle-ci lui aurait alors suggéré de recouvrir le visage de sa bien-aimée, de la couleur qui lui plairait.
Il est donc de coutume à présent de teinter le visage de son amoureuse en souvenir de Krishna.
Étrangement, je n'ai vu principalement à Mathura que des jeunes hommes et point de jeunes filles.
Les conseils qu'on me prodigua (de manière plus ou moins musclée lorsqu'il s'agissait de la police...) ont d'avantage visés à me décourager de me mêler à eux plutôt que d'essayer de fêter l'amour à leurs côtés... Conseils que je n'ai évidement pas suivi...
Je ne sais pas à quel moment l'essence de la fête a dévié de l'amour à la violence mais il est vrai que j'avais plus l'impression d'être en situation de danger que de joie.
Il est probable que cela soit dû au fait qu'Holi est également, à la manière de nos carnavals, l'occasion d'annihiler pour un temps toute bienséance sociale. Les castes se mélangent et les inférieures trouvent là une occasion d'insulter celles qui les dominent le reste de l'année. Si les célébrations dans les temples sont solennelles, elles ont dans la rue quelque chose de joyeusement jusque boutiste. C'est le moment où les jeunes garçons peuvent en faire à leur tête et s'amuser de tout le monde. Finalement, j'imagine que Krishna doit être content.

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