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10 octobre 2010

Fidji- Pas de non à kerekere (MATAWALU)

Si aujourd'hui kerekere se traduit par s'il te plait, il était dans l'ancien temps, l'évocation d'une demande sans appel. A kerekere, personne n'aurait songé répondre non puisque, dans la coutume fidjienne, il était la clef de l'échange.
De nos jours, la force du mot dépend de l'endroit où il est prononcé. En ville, il fait office de politesse tandis que dans les villages, là où la tradition perdure, il a à peine besoin d'être utilisé tant la propriété individuelle semble une donnée inconnue.

Bien sûr, le kerekere a cours principalement dans le groupe familial. Mais sachant que tout le monde est plus ou moins cousin dans un même village, la logique veut qu'il s'applique à la majorité de l'entourage.
La conséquence est que rien n'est gardé pour soi. Un plat, un paquet de cigarettes, une boisson seront toujours partagés. Acheter un paquet de chewing-gums, c'est être sûr qu'il ne restera que le papier aussitôt l'ouverture faite. C'est aussi être assuré de ne jamais manquer de rien. La coutume veut que chaque personne passant devant une maisonnée en train de déjeuner ou diner soit appelée par un « Mei kana ! » signifiant « Viens manger ! ».

Ici encore, celui qui offre le plus est celui qui sera le plus respecté et il est difficile de concurrencer la générosité des Fidjiens. J'ai eu grand plaisir à partager ce que j'acquerrais mais étant née dans une société de la possession, j'ai aussi été heureuse de pouvoir fumer une cigarette entière et arrêter de tout acheter en triple quand je suis sortie du village.

Il est fort possible que cette habitude traverse encore les siècles puisqu'elle est un vrai antidote à la capitalisation et qu'elle convient parfaitement au mode de vie fidjien consistant à vivre au jour le jour. Mais il est aussi prévisible qu'ils ne seront en conséquence, jamais riches d'argent.

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